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Herbert Chapman: “Je ne supporterai jamais le relâchement… ou les courses de chiens. »

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Arsenal accueille Huddersfield en FA Cup demain, un match qui nous rappelle forcément le nom d’Herbert Chapman, dont le buste célèbre ornait Highbury et désormais Ashburton Grove. Chapman était probablement un des meilleurs managers de tous les temps, un visionnaire qui a ‘inventé’ des tactiques. Né dans une famille minière près de Sheffield en 1878, la carrière de joueur de Chapman avec Grimsby et Notts County n’a eu rien d’exceptionnel, même si on peut mentionner un passage à Tottenham.

Après les Spurs, Chapman devint manager de Northampton en 1907, à 29 ans. Il entraina Leeds City (club précurseur de Leeds United). Après la Première Guerre Mondiale, il fût nommé à la tête de Huddersfield et gagna la FA Cup, le premier trophée majeur du club, lors de sa première saison. En 1923-1924, Huddersfield remporta le championnat en 1924-1925. Alors que le club du Yorkshire était lancé pour gagner un troisième titre, Chapman fût appâté par Arsenal. A Highbury, il commença à construire une équipe qui avait terminé deuxième derrière Hudderslfield lors de sa première saison et qui gagna la FA Cup, pour la première fois, en 1930, contre Huddersfield.

Arsenal gagna alors le championnat en 1931, 1933, 1934, 1935 et 1938 et gagna la FA Cup à nouveau en 1936. En janvier 1934, Chapman mourut tragiquement d’une pneumonie à l’âge de 55 ans. Mais il avait laissé derrière lui une institution du football à Highbury qui assura à Arsenal de ne jamais avoir été relégué du championnat majeur depuis.

Ce faisant, Chapman avait révolutionné le management. Il introduisit les tableaux tactiques, recommanda l’installation de projecteurs et proposa une compétition « d’Europe de l’Ouest » 20 ans avant la Coupe Européenne. Il fit même renommé une station du métro : « Arsenal ». Lors de la finale de la Cup en 1930, la première jouée à Wembley, les deux équipes rentrèrent sur le terrain en même temps, en l’honneur de Chapman. Il pris un gramophone ce jour là et commença la mode de mettre de la musique dans le vestiaire.

Il avait déjà fait de David Jack, joueur de Bolton, le premier joueur à 10 000£, en ayant prétendument marchandé avec les responsables des Wanderers, après les avoir saoulé. Ci-dessous, Sportsmail nous offre un aperçu fascinant dans l’esprit du manager visionnaire, redonnant la vie au « Napoléon du Nord de Londres » à travers ses propres mots.

Comment êtes vous devenu un manager ?

« A la fin de ma carrière de joueur, j’ai pensé retourner au travail. J’avais une formation d’ingénieur minier. Je pensais que mon dernier match serait avec Tottenham contre Brighton, et si je me rappelle bien, j’en ai marqué deux. Je me rappelle de ce que je ressentais dans mon bain après le match, je n’avais aucun regrets. » 

« Nous savions que c’était la dernière saison de Walter Bull à Tottenham. Il avait été nommé entraîneur-joueur à Northampton. Alors que je me rhabillais, Bull m’a dit : ‘J’ai décidé de rester une année supplémentaire à Tottenham, tu vas devoir prendre ma place à Northampton. » 

« Il se peut que ce soit étrange que deux joueurs âgés supposeraient régler ce genre de choses de la sorte entre eux, mais c’est bien dans ces circonstances que je suis parti à Northampton, où je me suis captivé. »

A quelle mesure le poste à Huddersfield était-il important ?

« La Ville était un des foyer du rugby, le public ne connaissait pas grand chose du dribble. Il fallait gagner leur intérêt. Ce fût une tâche longue et déchirante, et, il y eu le moment, et on s’en rappellera, où il fût proposer de déménager le club à Leeds pour remplacer la défunte Leeds City. Les records d’Huddersfield est vraiment merveilleuse. » 

Etiez-vous le premier à utiliser un tableau pour des tactiques ?

« J’ai conçu l’idée d’avoir un diagramme du terrain peint sur une table dans mon bureau. La combine fonctionna admirablement à Leeds, Huddersfield et à Arsenal.” 

« Beaucoup des meilleurs joueurs de première classe provenaient d’Ecosse et du Nord de l’Angleterre et je les trouvais extraordinairement timide et nerveux. Vous pouviez leur parler, ils auraient dit « Oui » à tout mais ça ne voulait aucunement dire qu’ils auraient tenu leur promesse. Je suis sûr que pour ça, le dessin du terrain à grandement aidé. »

Et vous aimez que vos joueurs se fassent entendre ?

« J’ai entendu des plaintes qui avaient été faites parce qu’un gars avait « argoté » un collègue sur le terrain. Alex James a dit un jour que les vieilles équipes de Celtic semblaient toujours se battre entre eux et plus ils se battaient entre eux et mieux ils jouaient. »

Vous êtes réputé pour votre structure d’équipe et son organisation.

« Pendant ma carrière de joueur, rien n’était fait pour organiser une victoire. Les jours du football au petit bonheur la chance sont révolus. »

Cependant, vous avez été critiqué pour jouer trop défensif.

« La clé du football d’Arsenal réside dans la solidité. C’est seulement lorsque l’équipe mène d’au moins deux buts qu’elle peut se permettre de jouer de manière spectaculaire. D’après ce constat, je commence à me demander si la défense est suffisamment reconnue pour son travail. La réalité c’est que vous pouvez attaquer pendant un trop long moment. Nous, nous essayons de le faire de manière rapide et directe. Nous n’apprécions pas vraiment ce qu’on appelle « le jeu de passes courtes. »

Pourquoi n’appréciez-vous pas le jeu de passes courtes?

« Généralement, le ballon circule sur tout le terrain et revient parfois derrière et aucun avantage territorial n’est pris. Je veux le meilleur football possible mais il doit inclure des « coups puissants ».

Si vous deviez citer un seul principe, lequel serait-il?

« Il y a une règle d’or: il n’est jamais bon d’être satisfait. Peu importe la qualité possible de l’équipe, il devrait toujours y avoir des tentatives pour l’améliorer. Il est parfois dit qu’une équipe qui gagne possède la chance avec elle. Ce n’est pas ce que j’ai pu connaitre. Il faut voir une équipe telle un thermomètre. »

Le recrutement est essentiel. Comment identifiez-vous une recrue potentielle?

« Je ressens toujours de la peine pour les équipes qui agissent précipitamment, sous certaines conditions favorables cela reste un business épineux. Il ne suffit pas qu’un homme soit un bon joueur. Plus je travaille dans ce milieu, plus je reste persuadé que l’intelligence reste la priorité. L’intelligence est aujourd’hui plus importante que jamais. »

Vous accordez une grosse importance au caractère.

« L’un des premières choses que je me dis lorsque je cible un joueur est « Quelle sorte de vie mène t-il? » Je ne supporterais jamais la négligence. On m’a dit qu’assister à une course de chiens est une meilleure chose qu’aller danser ou aller au cinéma. Je réfute énergiquement. Des courses de chiens!! Les paris peuvent avoir une grosse influence sur les footballeurs. Un jour, ils se mettront au golf. Mais ils ne doivent pas en abuser. »

Vous avez battu le record de transfert pour David Jack.

« Une des meilleures affaires que j’ai pu faire fut également la plus couteuse. David Jack sera connu pour avoir été le premier joueur à £10000. Il mérite cette distinction. »

A quel niveau la confiance est-elle importante?

« C’est le meilleur atout qu’un homme puisse avoir. Regardez Hughie Gallacher! L’Ecossais à une énorme confiance en lui. Prenez Herbert Sutcliffe. Il peut être battu deux fois en une série mais il reste inflexible. Je suis persuadé que 75% des joueurs manquent de confiance personnelle. L’homme qui a inventé le dicton « Get rid of it » n’a aucune idée du mal que cela causerait. Il n’y a pas si longtemps, un jeune joueur m’a dit que lorsqu’il joua en équipe B, le ballon avait l’air aussi gros qu’un ballon météorologique. Cependant, en équipe sénior, il diminue pour atteindre la taille d’une bille. »

Quel est le secret pour gagner le championnat?

« Les championnats se gagnent à l’extérieur, pas à la maison. Cette réponse est basée sur des faits concrets. »

La FA Cup vous a porté chance mais vous avez aussi connu la fameuse défaite d’Arsenal dans les Midlands en 1933.

« On dirait que je n’ai pas le droit de tirer un trait sur ce qui s’est passé contre Walsall. Il faudrait se rendre compte qu’un match de championnat et un duel en coupe sont des choses totalement différentes. Dans la première, tout est normal, dans l’autre, tout est exceptionnel. Les notions psychologiques sont absolument notoires lors des matchs de coupes. »

Croyez-vous à la technologie pour savoir si le ballon a franchit la ligne?

« Des arbitres de buts doivent exister. Le succès en coupe est tellement important qu’il est terrible de voir une équipe éliminée à cause d’une erreur. On le doit au public. »

Que pensez-vous de l’équipe d’Angleterre?

« L’idée peut surprendre mais j’aimerais que les décideurs anglais choisissent 20 des plus grands jeunes talents et les fassent travailler ensemble afin de les lancer ensemble dès la semaine suivante. Je pense que le résultat serait très étonnant. Je dois dire que je ne fonde aucun espoir que cette politique internationale puisse être adoptée un jour. »

#Alex et Max (via dailymail.co.uk)

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